LE PÈRE GORIOT
Adaptation : Didier LESOUR
Mise en scène : Frédérique LAZARINI
Production : Compagnie Minuit Zéro Une.
Distribution : Thomas Ganidel, Marc-Henri Lamande, Didier Lesour.
Lumières : François Cabanat.
Musique : Michel Winogradoff.
Scénographie : François Cabanat.
Prix de cession : Nous contacter
Le Père Goriot est le roman avec lequel Balzac inaugure le principe du retour des personnages, procédé qui donne une profondeur et une densité considérables à l’ensemble de l’œuvre et fonde ainsi la « Comédie Humaine ». Certains des personnages de ce roman sont parmi les plus « récurrents » (Rastignac, Bianchon, Nucingen …), mais Goriot, lui, s’épuise dans ce seul roman, sans espoir de retour, pourrait-on-dire.
Le roman de Balzac traite de thèmes multiples : la puissance de l’argent dans un monde corrompu, la tentation de l’amour intéressé (la Baronne de Nucingen), la fascination du mal dans la société parisienne de l’époque (Vautrin).
Des thèmes divers sont développés dans Le Père Goriot, mais notre angle d’approche en privilégiera deux principaux :
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C'est d'abord celui de l'ambition, avec la période de formation du jeune Rastignac et sa célèbre apostrophe à Paris qui clôt le roman : "A nous deux maintenant !". « Et n’est-ce pas là le mot d’ordre de ces jeunes gens qui se préparent une belle destinée en calculant déjà la portée de leurs études, et les adaptant par avance au mouvement futur de la société pour être les premiers à la pressurer. Combien de Rastignac à HEC à l’ENA, parmi les traders des grandes banques qui jonglent avec des centaines de millions d’euros ? » (Max Gallo. Préface au Père Goriot)
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C'est aussi celui de la paternité (le père Goriot), et notre lecture du roman va privilégier cette trame du rapport filial. La paternité est un thème extrêmement fréquent dans l'œuvre balzacienne (d'Eugénie Grandet à La Vendetta en passant par Beatrix ou Splendeurs et Misères des Courtisanes...), mais qui culmine dans Le Père Goriot, où la générosité absolue de Goriot (sorte de "père-pélican") par rapport à ses filles, qui le dépouillent sans merci, contraste avec la relation d'abandon et de non-reconnaissance vécue par Victorine Taillefer de la part de son père, et où le rapport filial de Rastignac à sa mère et au père Goriot lui-même (sorte de "beau-père" d'élection-substitution !) contraste avec la relation très ambiguë de Vautrin à ce même Rastignac. La paternité, on le voit, déploie ici un spectre particulièrement riche : on trouve là matière à un travail susceptible d'intéresser tout spécialement les adolescents.