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MÉDÉE, EURIPIDE

Adaptation : Didier LESOUR

Mise en scène : Frédérique LAZARINI

Production : Compagnie Minuit Zéro Une.

Distribution : Frédérique Lazarini, Didier Lesour, Fabrice Josso. 

Musique : Louis Alet. 

Scénographie : François Cabanat.​

Médée petite fille du  Soleil, est délaissée par Jason après leur exil à Corinthe. Blessée dans son orgueil, elle se venge en provoquant l'incendie du palais qui tue la nouvelle épouse Créüse et le roi Créon avant de ravager la ville. Elle assassine ensuite ses propres enfants sous les yeux de Jason marquant l’apothéose de sa fureur.

Nous proposons une mise en scène épurée de Médée. Trois acteurs seulement (les « protagonistes ») prennent en charge toute la densité du mythe dans un espace vide, qui évoque l’hostilité d’un pays en guerre. Seuls quelques éléments concrets ancrent les scènes. Nous ne travaillons que sur des signes de l’espace et sur l’aspect symbolique des objets qui renvoient à la dimension rituelle du mythe : un fauteuil défoncé, reste d’une ancienne splendeur, la robe empoisonnée, un bucrane de bélier pour figurer la Toison d’Or, et des troncs d’arbre morts marient la ville et la campagne, la nature et la culture. Des braseros préfigurent l’incendie final de Corinthe. Le parti pris dominant de la mise en scène se caractérise par une volonté constante de dépouillement, afin que le spectateur ait la sensation de la permanence de l’espace théâtral et rituel.

 

L’esthétique de « nôtre » Médée est fortement influencée par le stage que nous avons effectué à Sarajevo, qui nous a permis de découvrir le pays encore marqué par les séquelles de la guerre. Le monde archaïque de la mythologie grecque est ainsi évoqué par les ravages d’une guerre d’aujourd’hui : mêmes situations paroxystiques, même violence, même destruction de la cellule familiale ou de celle du couple, même mystère, même absence de psychologie du geste, de l’acte meurtrier, même esthétique du néant et de l’ombre. Ces univers révèlent la folie meurtrière que chacun de nous porte en soi : ils expriment et multiplient la pulsion de mort en chacun de nous, à une époque où l’état de guerre civile se répand sur une grande partie de la planète, où l’on s’affronte dans la violence.

Et c’est là qu’apparaît toute l’importance du chœur citoyen qui, constitué de femmes des deux pays, permet à chacune d’entre elles de commenter les situations de la pièce par des points de vue spécifiques à chacune, des témoignages d’aujourd’hui ayant été intégrés à la pièce d’Euripide. De la Grèce antique aux Balkans d’aujourd’hui, le mythe, dans son actualité, rejoint l’Histoire.

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